Une nouvelle semaine se termine, et avec elle, la lecture d’un nouveau livre sur le développement personnel.
Aujourd’hui, je vais donc vous résumer The Power of Full Engagement, de Jim Loehr et Tony Schwartz.
Ce livre essaye de répondre à une question incroyablement simple, mais dont la réponse (si tenté qu’il en existe une) est terriblement complexe : comment faire en sorte d’être plus productif, plus conscient et plus concentré dans tous les domaines de notre vie ?
Le plein engagement, ou le secret de la performance optimale
Tony Shwartz et Jim Loehr sont deux amis, ayant chacun leur propre société de consulting dans le domaine du développement personnel. Leur but commun est d’accroître les performances et la productivité de leurs clients.
Tony se focalise principalement sur les capacités physiques. Ses clients sont des athlètes de haut niveau (joueurs de tennis, golfeurs…) dont l’unique objectif est de tout mettre en oeuvre pour devenir le numéro un dans leur domaine.
Jim quant à lui s’est spécialisé dans les performances intellectuelles. Il aide donc des cadres, voire même des chefs d’entreprises, à devenir plus efficient dans leur travail.
L’idée principale de The Power of Full Engagement, qui découle de ce mantra :
« L’énergie, et non le temps, est la ressource fondamentale d’une grande performance. »
provient d’une conséquence du travail des deux auteurs.
Particulièrement de Tony Schwartz, qui, lorsqu’il travaillait avec des joueurs de tennis de renom, s’est aperçu que ce qui séparait les dix meilleurs joueurs mondiaux des autres, n’était pas uniquement lié aux compétences physiques et mentales.
Non, ce qui permet aux meilleurs joueurs du monde de se démarquer remarquablement de leurs concurrents, réside fondamentalement dans leurs habitudes vis à vis de la récupération après effort.
Ainsi, que ce soit Pete Sampras, Jim Courier ou encore Arantxa Sanchez-Vicario, chacun de ces athlètes a mis en place un rituel après chaque point, afin de récupérer (en baissant leur fréquence cardiaque par exemple).
Entre chaque point, vous allez me dire, ils n’ont pas le temps de récupérer complètement !
Vous avez parfaitement raison, mais ces quelques secondes, mises bout à bout, procèdent à la fin d’un match de plusieurs heures, en un résultat qui fait toute la différence.
Rappelez-vous du livre The Coumped Effect de Darren Hardy : rien n’est plus puissant que l’effet cumulé croissant.
Aujourd’hui, nous vivons dans un monde connecté, où tout va vite. Très vite même !
Nous n’avons même plus le temps de prendre conscience de la plupart de nos actions. C’est la course à la productivité.
Nous travaillons plusieurs heures par jour, et certains, comme au Japon ou aux États-Unis, vont même à travailler jusqu’à plus de 80 heures par semaine. La vie de l’homme moderne est calibrée comme du papier à musique : métro, boulot, dodo…
Dans The Power of Full Engagement, Jim Loehr et Tony Schwartz démystifient la croyance populaire qui nous fait croire que plus nous travaillons, plus les résultats à la clef sont importants.
Pour atteindre le plein engagement et réaliser de grandes choses dans tous les domaines de notre vie, que ce soit professionnel, familial… l’important n’est pas la quantité d’heures consacrée, mais l’énergie que nous sommes capable d’attribuer aux tâches quotidiennement.
Les quatre piliers du plein engagement
Le plein engagement – c’est à dire notre capacité a rester concentrer sur des taches précises, durant de longues périodes -, qui est donc notre ultime outil de productivité selon ce livre, repose sur la somme de quatre énergies :
- physique
- mentale
- émotionnelle
- et spirituelle
Un des aspects fondamental du pouvoir du plein engagement, est de comprendre qu’il s’appuie véritablement sur chacune de ses quatre énergies.
Le but est donc de maximiser chacun de ces piliers pour garantir une concentration et des performances optimales durant la journée.
Et bien qu’elles soient disponibles en quantité limitée, contrairement au temps, qui lui est figé – nous disposons tous de 24 heures dans une journée -, ces énergies sont des ressources amplifiables.
Comme des muscles, nous pouvons les entraîner, les renforcer, dans le but d’accroître notre quota d’énergie globale quotidienne, et donc notre productivité.
Lésiner ne serait-ce qu’un seul de ces piliers déséquilibre la balance générale, et entraîne une perte d’énergie globale.
L’énergie physique
Le pilier fondateur du plein engagement, l’énergie physique, est sans doute celui dont la prise de conscience est la plus facile.
Cela inclut à la fois les activités physiques, l’alimentation, mais également tout ce que nous pouvons mettre en oeuvre afin d’améliorer le bien être de notre corps – en pratiquant la méditation par exemple, dans le but de réguler notre respiration et notre rythme cardiaque…
On oublie aussi trop souvent l’importance de s’hydrater.
Pourtant, l’eau est peut-être une des principales source d’énergie physique et mentale.
Notre corps est constitué à plus de 70% d’eau. Notre système lymphatique, servant à drainer les tissus et à transporter les lipides issus de l’alimentation, requiert de grandes quantité d’eau pour continuer de fonctionner de manière optimale. Ce dernier joue par ailleurs un rôle crucial dans l’immunité de l’organisme.
En plus du système lymphatique de notre corps, des études récentes ont également prouvé que notre cerveau dispose lui aussi d’un système de drainage des déchets nécessitant également une grande quantité d’eau pour continuer de fonctionner de façon optimale.
Pour finir, les bénéfices de l’énergie physique sont facilement compréhensibles puisque, de par notre culture, et grâce aux différentes études de ces dernières décennies, nous savons tous que pratiquer une activité physique régulière, couplée à une alimentation saine et équilibrée, nous est extrêmement favorable, et décuple notre énergie globale.
Cependant, c’est véritablement la qualité de l’exercice physique qui est le facteur le plus important. Les muscles se renforcent et grossissent grâce à l’oscillation : l’alternance entre période de stress, et de récupération.
Une activité physique sans récupération conduit simplement à une augmentation de stress (accroissement du taux de cortisol, une des hormones du stress).
Mais à l’inverse, ne pratiquer aucune activité physique (et donc de très longues périodes de récupération continues), conduit à une atrophie.
L’énergie mentale
Le deuxième pilier du plein engagement, l’énergie mentale, est également facilement identifiable.
Notre cerveau est un muscle.
Comme écrit précédemment, plus nous le stimulons, – tout en prêtant attention à garantir des périodes de repos (via le sommeil) -, plus nous le renforçons; conduisant par la suite des performances plus élevées que ce soit sur la durée de concentration sur des tâches intellectuelles précises, sur la mémoire…
Dans notre société moderne, le travail intellectuel joue une place majeure.
Socialement, les attentes (surtout professionnelles) sont très importantes.
Or on oublie souvent que le travail intellectuel intense conduit plus rapidement à un état de fatigue que le fait de pratiquer une activité physique.
Encore une fois, l’importance de l’oscillation est capitale pour assurer une efficience optimale.
Bien que le fait de prendre des pauses n’est pas vraiment encouragé (voire même, est vu de façon très négative) dans notre société occidentale moderne, Jim Loehr indique qu’il est essentiel d’avoir des courtes périodes de récupération, toutes les 90 à 120 minutes, afin de rester au meilleur de ses capacités.
Enfin, le plus important concernant le travail intellectuel, mentionné dans The Power of Full Engagement, est de se fixer des limites horaires.
Travailler durant de longues périodes sans repos est contre productif.
Au Japon, les salariés travaillent en moyenne entre 10 et 12 heures par jour, soit plus de 60 heures par semaine.
Résultat ? Environ 10.000 japonais décèdent chaque année d’AVC, de crise cardiaques… Autant de conséquences directes du stress emmagasiné durant ces longues périodes de travail sans repos.
Un terme est même apparu dans les années 1980 pour désigner ces décès : « karochi » (mort par sur-travail).
L’énergie émotionnelle
Le pilier émotionnel, peut-être moins évidant à prendre conscience, n’en reste pas moins crucial que les précédents selon Jim Loehr et Tony Schwartz, pour garantir un haut niveau d’énergie globale au fil de la journée.
The Power of Full Engagement décrit l’énergie émotionnelle comme étant l’énergie utilisée – ou émanant – via l’expression de nos émotions.
Le but est de réduire la quantité d’énergie dépensée par nos mauvaises émotions, comme la colère, la peur, l’anxiété, etc; en essayant de rester le principal maître à bord. En essayant au final de penser, avant de laisser nos émotions s’exprimer.
Finalement, cette approche qui consiste à vouloir absolument contrôler notre ressenti à chaque instant, afin de relativiser et de transformer nos émotions négatives en quelque chose de plus positif (par exemple l’arrogance en humilité, l’indifférence pour autrui en empathie…) est un des fondements de la philosophie stoïcienne.
Sombrer dans l’expression de nos émotions négatives nécessite une grande quantité d’énergie. Une quantité d’énergie qui ne pourra alors pas être utilisée pour se focaliser sur quelque chose de plus productif, de plus efficient…
Par ailleurs, être incapable de contrôler nos émotions négatives peut, par effet boule de neige, entraîner vers des conséquences dramatiques.
Marc-Aurèle, empereur romain du 2ème siècle après J.C, une des figures les plus emblématiques du stoïcisme, disait à ce propos :
« Les effets de la colère sont beaucoup plus graves que les causes. »
L’énergie émotionnelle réside donc finalement en la capacité de chacun à penser avant de ressentir. Une des manières d’y arriver, repose sur la méditation par exemple, en prenant le temps de se concentrer sur soi-même.
Bien que cela ne soit pas facile, Tony Schwartz affirme que nombre de joueurs de tennis talentueux ont atteint les premières places du classement mondial en maîtrisant leurs émotions pour ne pas céder à la colère en plein match, afin de toujours focaliser toute leur énergie sur le moment présent.
John McEnroe, célèbre joueur de tennis des années 1980-1990, connu pour ses excès de colère, reconnaît dans son autobiographie que la seule différence fondamentale entre lui et Jimmy Connors, son principal rival de l’époque, était que ce dernier réussissait mieux à contrôler ses émotions pour utiliser pleinement son énergie sur chaque point.
Le résultat parle de lui-même : Jimmy Connors est resté 268 semaines consécutives à la tête du classement mondial de tennis, tandis que McEnroe, malgré un talent indéniable, ne l’a été que durant 170 semaines.
L’énergie spirituelle
Le dernier pilier pour assurer le plein engagement, d’après Jim Loehr et Tony Schwartz, est l’énergie spirituelle.
L’énergie spirituelle réside dans le fait de prendre conscience de quelque chose de plus grand que soi.
Bien souvent, elle est exprimée au travers de la religion. Croire en un (ou plusieurs) dieu(s) aide à passer outre sa propre personne, en pensant aux autres, à l’environnement qui nous entour, au monde en général.
Cependant, il n’est pas nécessaire d’être croyant pour accroître notre quantité d’énergie spirituelle. Encore une fois, la méditation est citée comme un excellent outil dans The Power of Full Engagement, pour renforcer ce « muscle ».
Selon les auteurs, nous ne pouvons atteindre un état de concentration et d’engagement ultime que si nous sommes alignés avec un objectif dépassant notre intérêt personnel immédiat.
Plus les réponses aux questions :
- Quelle est l’état de votre motivation actuel ?
- Est-ce que vous avez un objectif précis dans la vie ?
- Quelle valeur voulez-vous apportez au monde ?
sont claires, et précises, plus il y a de chance d’être concentré sur les tâches à réaliser pour satisfaire nos objectifs.
En conclusion
The Power of Full Engagement est un livre extrêmement intéressant que je vous recommande vraiment de lire.
Ce dernier est bourré d’études de cas (issues des accompagnements au changement des clients des deux auteurs, Jim Loehr et Tony Schwartz).
On parle ici de rapport détaillés de plusieurs dizaines de personnes ayant décidées de prendre leur vie en main, en transformant leurs « mauvaises » habitudes en « bonnes » habitudes.
De plus, il y a des fiches en annexe à remplir, nous permettant de définir concrètement quelles sont nos forces, nos faiblesses, qu’est-ce qui est le plus important à nos yeux, et ce qu’on souhaite améliorer… Bref, un véritable appel à l’action pour planifier le changement.
Et réfléchir à un plan est sans doute l’étape la plus primordiale pour engranger le changement, avoir une vision claire, et avancer !
Car comme l’écrivait Sun Tzu dans L’Art de la guerre :
« Celui qui n’a pas d’objectifs ne risque pas de les atteindre. »
Pour conclure, la principale leçon que souhaitent partager les auteurs, est que l’énergie que nous sommes capables de dépenser quotidiennement, dans le but d’atteindre nos objectifs (quels qu’ils soient : professionnel, familial…) est notre ressources la plus précieuse nécessaire pour atteindre une haute performance, pour améliorer notre productivité et, plus généralement, notre bien être.
A contrario du temps qui lui est figé, l’énergie globale quotidienne est un muscle. Et comme tout muscle, cette dernière peut croître (et inversement, s’atrophier si elle est négligée).
Finalement, l’essentiel est de ne jamais oublier le concept d’oscillation.
Pour rester performant, nous devons intelligemment alterner les périodes de stress et de récupération, tout en prêtant attention à la nécessité d’équilibrer nos quatre types d’énergie : physique, mentale, émotionnelle et spirituelle.
« Pour être pleinement impliqué, nous devons être physiquement motivés, liés émotionnellement, focalisés mentalement et spirituellement alignés avec un objectif dépassant notre intérêt personnel immédiat. »